Rêverie ou méditation, interrogation sur la croyance en soi, en la vie, en l'être humain, et sur la place qu'occupe en nous cette étrange notion d'un "dieu", "Sans l'ombre d'un doute" est justement une parole sur le doute et le questionnement.
-De quelle réalité je parle lorsque je dis "JE":
-Celui que j'étais? Celui que je suis? Celui que je deviens?
-Non! plutôt celui que j'aimerais être, ou celui que j'aimerais que l'on regarde, où peut-être celui que je ne veux pas que l'on voit… etc.
En faisant un livre ou un film autobiographique on est inévitablement confronté à ce genre de préoccupations, voire de tentations. Et en fin de compte, je ne sais toujours pas comment on s'arrange de toutes nos identités.

Dans "dévoiler" on entend toujours "voiler". Et inversement.

Par ailleurs, j'ai l'effroyable sentiment que de nos jours la question de l'identité est devenue un travail de perte de visage, pour la fabrication d'une image.
Il me suffit de regarder quelques minutes la télévision pour être atterré par cette frénésie du "je" vrai, du "paraître" vrai, où chacun dans son plus ou moins long couloir, plus ou moins bien tapissé d'images, qui relie son "extérieur" à son "intérieur", fabrique des images de "hautes technologies". "Sans l'ombre d'un doute" n'échappe évidemment pas à une certaine image de moi-même. Mais pour me rassurer je repense à cette citation de Jon Fosse: "Une œuvre artistique en sait plus que son auteur".

Par ailleurs, je pense que l'identité à toujours à voir avec nos croyances et pour changer il suffit de changer nos croyances. Certains dirigeants, voir certains extrémistes l'ont bien compris. Pour faire peur à l'autre il suffit de faire vaciller ses croyances…